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L'industrie de défense française pourrait connaître une nouvelle restructuration. Après le refus opposé par les Allemands au projet français de fusion entre Thales (CA 2004, 10,3 MdEUR, capitalisation boursière : 5,2 MdEUR) et EADS (CA 2004 : 31,8 MdEUR, capitalisation boursière : 18,2 MdEUR), Alcatel (CA 2004 : 12,3 MdEUR, capitalisation boursière : 13 MdEUR) aurait selon les Echos entamé des discussions avec Thales, dont il détient 9.5%, en vue d'un rapprochement entre les deux entreprises. Alcatel apporterait son activité satellites en échange d'une montée dans le capital de l'électronicien. Mais il resterait en dessous de la minorité de blocage afin de ne pas avoir à lancer d'OPA. Un rapprochement Alcatel-Thales contribuerait à résoudre les problèmes stratégiques des deux groupes. Le premier trouverait là le moyen de renforcer les synergies avec l'électronicien, notamment dans le domaine des télécommunications militaires, où opèrent déjà certains de ses concurrents comme Motorola ou Cisco. Le second romprait son isolement sur la scène européenne, et amarrerait son actionnariat à un partenaire privé puissant. Il reste à savoir si l'italien Finmeccanica, allié d'Alcatel dans les satellites, est intéressé par une entrée au capital de Thales. Pour ce dernier, en butte aux appétits d'EADS, cette solution lui permettrait d'amarrer son actionnariat à un partenaire privé puissant. L'Etat, actionnaire à 31,3 %, suit de près ces discussions. Il pourrait en profiter pour s'alléger, faisant d'Alcatel le premier actionnaire du groupe dirigé par Denis Ranque.
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