C'est finalement au groupe Lagardère (CA 2001 : 13,3 MdEUR, capitalisation boursière : 7,5 MdEUR) que Vivendi Universal (CA 2001 : 57,4 MdEUR, capitalisation boursière : 16,3 MdEUR) a cédé son pôle édition hors Etats Unis (qui représente un CA de 1062 MEUR et comprend des marques célèbres comme Bordas, Nathan, Plon, Larousse, Robert, Dunod, Dalloz...). Lagardère, qui était déjà propriétaire d' Hachette, devient le leader français dans l'édition (numéro 5 mondial) et va ainsi doubler de taille dans l'un de ses coeurs de métiers.
Le montant de l'opération s'élève à 1,25 MdEUR, soit un multiple de 12x l'EBIT qui parait relativement élevé. Lagardère financera cette acquisition par cash, son ratio dette/fonds propres passant de 20 à à 49% (hors cessions probables). Les synergies dégagées dépendront du périmètre final sachant que certains actifs pourraient poser problème en termes de concentration : le scolaire, le livre de poche (deux segments où le groupe a désormais une part de marché de 80%) et dans une moindre mesure la logistique (où il concentre 70% du marché). En revanche, l'activité encyclopédique (Larousse, Robert...), l'universitaire (Dalloz, Dunod), l'édition générale (hors livre de poche) et l'international (soit 43% du CA) ne devraient pas poser de problème.
Au total, la revente de 25% de l'activité (essentiellement du scolaire) semble probable, même si la réponse des autorités antitrust pourrait n'intervenir que dans 4 ou 5 mois. Pour Vivendi Universal, qui poursuit avec cette opération son programme de cessions, deux points seront à suivre dans les prochains jours : (1) le calendrier de la cession de Hougthon Mifflin, l'éditeur américain (dont la vente a été repoussée faute de prix satisfaisant) et (2) la décision du groupe concernant Cegetel (vente de sa participation à Vodafone ou au contraire renforcement en rachetant les parts de BT et SBC).