Suis-je fait pour le métier d’entrepreneur, en ai-je les prérequis ? Il serait normal, qu’avant de se précipiter dans l’inscription de sa future société au registre du commerce, on se pose cette simple interrogation.
Après tout on ne devient pas pianiste, footballer professionnel, chirurgien, notaire tout à fait par hasard…. Pour y arriver, il faut avoir des compétences, compétences acquises par une formation spécialisée. Mais dans le cas d’un « entrepreneur » est-ce suffisant ? Un master en économie, un diplôme d’Ecole de gestion, un IUT, un CAP…..sont-ils les seuls passeports possibles ?
A l’évidence non. Il suffit d’observer la variété des parcours des dirigeants que nous côtoyons pour comprendre qu’au-delà de certaines qualités « techniques », il y a quelque chose de plus fondamental. C’est ce qu’on nomme souvent le « caractère », les qualités humaines. Mais comment décrire plus précisément la spécificité de ce « caractère » propre et commun à tous les dirigeants
A la racine de la psychologie de quelqu’un qui veut exercer le métier de responsable d’entreprise, il y a d’abord le désir farouche de ne pas dépendre de qui que ce soit et surtout pas d’un « supérieur » hiérarchique.
Seul maître à bord, c’est la première motivation. Vient ensuite l’envie de « se réaliser », de projeter quelque chose de soi, de grand, qui vous dépasse et vous entraîne et ce, quelles que soient les difficultés présentes et avenirs. Le « patron » est un
imaginatif qui, sans cesse, veut créer un nouveau « jouet ». Dans psychologie consciente et inconsciente, cela fonctionne comme un rêve d’enfant qui devient réalité.
L’entrepreneur est un « joueur » qui se plaît à se défier lui-même et à braver les obstacles. Qui dit joueur, dit
prise de risque. Un chef d’entreprise a le goût du risque et ne recule pas devant l’inconnu. Il est capable de surmonter sa peur car il croit dur comme fer à sa bonne étoile et reste persuadé, toujours, de réussir. C’est un
optimiste. Mais chez lui, l’optimisme ne doit pas être béat, car cela le conduirait rapidement à la chute. Il doit être ce que j’appelle
un « rêveur éveillé », c’est-à-dire un individu qui, en toutes circonstances, garde les pieds sur terre. Il
sait « compter » au sens propre et au sens figuré : il apprécie la situation à sa juste mesure, et sait anticiper le résultat comptable de son action.
Si les vents lui sont contraires, il dispose d’une qualité fondamentale pour ne pas sombrer : il est
résilient. Cela veut dire qu’il ne se laisse jamais abattre, toujours prêt à rebondir et à transformer son échec en nouvelle rampe de lancement ! Et pour ce faire, il est capable de prendre des décisions à tout moment. C’est un
« decision maker » qui n’a aucune appréhension à faire un choix, même en avenir incertain.
En résumé c’est un créatif, mais ce n’est pas un artiste car il inscrit son projet dans le concret, dans le dur, dans l’accomplissement tangible, sans état d’âme. Il est avant toutes choses
un réalisateur individualiste. Il se lève tôt, c’est
un « self starter » disent les américains, ce qui signifie qu’on n’a pas besoin de lui indiquer le chemin et la méthode pour avancer.
Enfin c’est
un entraîneur, quelqu’un capable de faire preuve d’enthousiasme et de le communiquer à ses troupes. Cela peut le rendre parfois paternaliste tel un pater exigeant mais protecteur.
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