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Implanté à Bidart, le groupe basque Caromar, spécialisé dans l'usinage de précision, les pièces complexes et le travail des métaux durs, met à profit une conjoncture favorable pour en amplifier les retombées. Avec un chiffre d'affaires de 5 millions d'euros en 2011 en progression de 30 % par rapport à celui de 2010, Caromar a retrouvé son niveau de 2008, avant la crise. Et pour 2012, Pascal Baruzzo, le pdg de Caromar, annonce un objectif de 10,5 millions d'euros. Une montée en puissance basée sur des contrats déjà négociés. Les effectifs d'une centaine de salariés dont une trentaine embauchés en 2011 devraient continuer à progresser avec une quinzaine de recrutements prévus.
Une production automatisée
Déjà, l'organisation de l'entreprise a été modifiée. Ainsi, Caromar n'est plus une holding, mais fait du négoce de pièces de rechange. Les 3000 m2 du site de production de Bidart de la filiale Précimécan devraient être agrandis d'ici la fin de l'année. Un investissement de 800000 euros a été réalisé fin 2011 pour acheter des machines 5 axes et 1,5 million d'euros vont être affectés cette année à l'installation d'une cellule flexible, soit trois machines et une soixantaine de tables pour faire baisser les coûts avec une production automatisée le week-end et le soir. Par ailleurs, l'entreprise dispose déjà d'un entrepôt de stockage de 2000 m2 à Soustons (Landes) pour les matières premières. Elle vient en outre de bénéficier d'un prêt participatif de 750000 euros de la Sofired et d'une aide de 600000 euros d'Oséo pour faire face à ses besoins en fonds de roulement. Caromar est d'ailleurs labellisé par Oséo "entreprise innovante" et fait travailler cinq—personnes à de la recherche appliquée.
Enfin, l'entreprise a décroché un prêt à l'innovation de 600000 euros du conseil régional d'Aquitaine. Toujours sur le plan financier, une augmentation partielle de capital de 420000 euros a été réalisée en avril avec son partenaire, le fonds d'investissement OTC. Cette opération devrait être complétée cet été avec une nouvelle augmentation de capital de 800000 euros. Pour améliorer ce dispositif, Pascal Baruzzo a créé, à la demande de certains de ses clients, à Gradignan, dans l'agglomération bordelaise, un atelier d'outillage de 1500 m2 qui a des capacités de bureau d'études et de fabrication. Implanté depuis six ans à Séville, en Espagne, le bureau de Caromar a décroché le contrat en simple source des mécanismes de portes de l'A330. A l'heure actuelle, Pascal Baruzzo est en négociation pour acquérir une entreprise de traitements de surfaces à Séville, aussi pour maîtriser la finition de ses pièces et ce dans des délais rapides. Ce rachat lui permettrait également de procéder à un transfert de charges sur des pièces simples qui seraient réalisées à moindre coût, le site français ayant ainsi l'opportunité de se consacrer aux pièces complexes.
Diversification
Pascal Baruzzo explique sa stratégie : "Nous voudrions être considérés comme des spécialistes des mécanismes de portes." Mais il cherche aussi-à-se diversifier "en travaillant sur tout ce qui vole du plus petit au plus gros et en s'attaquant à d'autres métiers de l'aéronautique que ceux des aérostructures. Le groupe intervient déjà sur les avions militaires d'Airbus, tous les Airbus civils, il a des contrats avec Dassault, Embraer et Boeing pour ses 747, 777 et ses 787. Car il souhaite développer l'ex-port (85 % de son chiffre d'affaires) en dehors de l'Europe. "Nous avons trois clients américains dont Boeing en direct et je pense que ça va se développer", précise-t-il. Il désire aussi proposer ses services à des sociétés telles que Liebherr Aerospace qui conçoivent des mécanismes haut de gamme.
Les investisseurs et experts de l'opération
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