|
Fournier Pharma (CA 2004 : 593 MEUR), le quatrième laboratoire pharmaceutique français indépendant, a été racheté par le groupe chimique et pharmaceutique belge Solvay (CA 2004 : 7,88 MdEUR, capitalisation boursière : 7,6 MdEUR). Fournier Pharma était détenu à 80 % par la famille Le Lous, le solde étant détenu par des proches. La cession de Fournier intervient trois ans après le décès de Jean Le Lous, son fondateur. A la suite de multiples restructurations et plusieurs cessions (notamment Plasto, la branche d'adhésifs industriels en 2003 et Urgo, la filiale de pansements et de médicaments sans ordonnance), Fournier Pharma est aujourd'hui totalement recentré sur les médicaments sur ordonnance. Cette acquisition permet à Solvay de se renforcer et de mettre la main sur le Lipanthyl, un médicament anticholestérol, qui a été mis sur le marché il y a vingt ans et représente les deux tiers des revenus du laboratoire français mais dont les ventes progressent fortement aux Etats-Unis grâce au lancement d'une nouvelle version et d'un accord de copromotion signé avec le laboratoire américain Abbott. Solvay par ailleurs va ainsi augmenter son CA d'un tiers dans la pharmacie où avec un CA de 1,7 MdEUR le groupe belge, qui est également présent dans la chimie et les plastiques, faisait figure d'un poids léger dans un secteur déjà très consolidé. Spécialisé dans la cardiologie, la gastro-entérologie, la santé mentale et la gynécologie/andrologie, Solvay affichait dans ce métier des performances opérationnelles mitigées (CA en recul depuis plusieurs années du fait d'un portefeuille de médicaments vieillissant, marge opérationnelle de 14% très inférieure à la moyenne du secteur et à celle de Fournier qui est de l'ordre de 23%). Le montant de l'opération s'élève à 1,3 MdEUR en cash et pourra être modifié à la hausse ou à la baisse en fonction des performances futures du groupe. Le multiple payé par Solvay semble bon marché (environ 9,5x l'EBIT 2004 contre une moyenne de 15x pour le secteur pharmaceutique) mais reflète certains risques liés à l'arrivée potentielle de générique sur le Tricor, dont le brevet arrive à expiration en 2009.
|